Le roman Le chercheur d’or, de l’écrivain français J. M. G. ...

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Q2923109 Não definido

Texte VIII, Pour répondre aux questions de 40 à 43.


L’enfoncement du Boucan, 1892


1 Du plus loin que je me souvienne, j’ai entendu

la mer. Mêlé au vent dans les aiguilles des filaos, au vent qui

ne cesse pas, même lorsqu’on s’éloigne des rivages et qu’on

4 avance à travers les champs de canne, c’est ce bruit qui a

bercé mon enfance. Je l’entends maintenant, au plus profond

de moi, je l’emporte partout où je vais, le bruit lent, inlassable,

7 des vagues qui se brisent au loin sur la barrière de corail, et

qui viennent mourir sur le sable de la Rivière Noire.

Pas un jour sans que j’aille à la mer, pas une nuit sans que je

10 m’éveille, le dos mouillé de sueur, assis sur mon lit de camp,

écartant la moustiquaire et cherchant à percevoir la marée,

inquiet, plein d’un désir que je ne comprends pas.

13 Je pense à elle comme à une personne humaine, et

dans l’obscurité, tous mes sens sont en éveil pour mieux

l’entendre arriver, pour mieux la recevoir. Les vagues géantes

16 bondissent par-dessus les récifs, s’écroulent dans le lagon, et

le bruit fait vibrer la terre et l’air comme une chaudière. Je

l’entends, elle bouge, elle respire.

19 Quand la lune est pleine, je me glisse hors du lit

sans faire de bruit, prenant garde à ne pas faire craquer le

plancher vermoulu. Pourtant, je sais que Laure ne dort pas, je

22 sais qu’elle a les yeux ouverts dans le noir et qu’elle retient

son souffle. J’escalade le rebord de la fenêtre et je pousse les

volets de bois, je suis dehors, dans la nuit.

J. M. G. Le Clézio. Le chercheur d’or. Paris: Gallimard, 1985, p. 11-2.

Le roman Le chercheur d’or, de l’écrivain français J. M. G. Le Clézio, prix Nobel de Littérature, raconte l’enfance du narrateur Alexis à l’Ile Maurice. D’après l’extrait du roman présenté ci-dessus, marquez l’option correcte.

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